Dans notre magnifique territoire, la préservation de l’environnement, les paysages, le patrimoine naturel, constituent une priorité. Plus qu’un inventaire de la biodiversité, l’Atlas de la Biodiversité constitue également un outil de diagnostic, pour intégrer les enjeux biodiversité dans les réflexions et les stratégies d’aménagement du territoire.
Soyons tous acteurs pour sauvegarder la biodiversité. Les observations des citoyens sont essentielles à la connaissance scientifique, elles permettent de collecter de nombreuses données, que les chercheurs ne peuvent pas obtenir seuls.
Contrairement à ce qu’on imagine, les escargots et limaces n’apprécient pas tous la feuille de salade et un endroit humide et luxuriant de hautes herbes. Comme toujours lorsqu’on se penche sur le vivant, la réalité se révèle bien plus complexe. Autour d’Auch, vous pouvez observer des gastéropodes dans toutes les conditions : bords de rivières, bois, friches urbaines, talus secs de voie ferrée, coteaux, et bien-sûr jardins et même dans la ville. Mais ce ne seront pas forcément les mêmes espèces suivant ces habitats.
Milieu de vie
Les haies et lisières ont de ceci qu’elles regroupent en un même point, par leurs structures, différentes conditions d’habitats possibles : une partie ombragée, une partie ensoleillée, une végétation herbacée basse (voire des talus écorchés sans végétation), des arbres avec (idéalement) du bois mort au sol. Les conditions chimiques du sol, et ses capacités à retenir ou pas l’humidité, vont également favoriser certaines espèces ou au contraire d’autres.
L’un des plus connus
Certains gastéropodes peuvent être présents dans toutes ces conditions. C’est le cas du plus connu des escargots : le petit-gris (Cornu aspersum). De petit, il n’a que le nom puisque l’adulte a une coquille globuleuse de plus de 3 cm de diamètre. C’est sans doute le plus grand des escargots des environs d’Auch.
Petit-gris (Cornu aspersum) © Mairie d’AUCH
Identifier l’escargot des haies
Commun aussi dans toutes les sortes de haies, l’escargot des haies (qui porte bien son nom) (Cepaea nemoralis) est un peu plus petit, la coquille ne faisant que 2 à 2,5 cm maximum. La diversité des couleurs de la coquille chez cette espèce est déconcertante : jaune, rosée, avec 1 bande noire, 2 bandes, etc.
Régime alimentaire végétarien pour certains!
Ces deux gros escargots ont une longévité qui peut dépasser largement un an voire atteindre plus de 2 ans. Ils ont la réputation, relativement correcte (mais les régimes alimentaires sont plus complexes en réalité), de se nourrir de végétaux vivants et donc éventuellement des semis et autres plantes du jardin. Mais tous les gros escargots ne sont pas végétariens.
Carnivores pour d’autres
Ainsi au pied des haies dans des milieux frais (vallons, bords de ruisseaux…), on peut admirer un escargot de 1,5 à quasi 2 cm de diamètre, avec un corps magnifiquement bleu foncé et une coquille très brillante, brune à orange. Son nom résume à la fois cet aspect général, et aussi sa répartition mondiale : la Luisantine aquitaine (Retinella incerta). Les feuilles de salade et autres végétaux vivants intéressent peu cette espèce qui ne se rencontre en France que dans le sud-ouest : elle a un régime alimentaire avant tout carnivore, capturant des proies qui vont à sa vitesse, autrement dit d’autres escargots.
Une espèce fouisseuse
À l’opposé, il faudra vous munir d’une loupe pour réussir à découvrir les miniatures dans ce groupe. Au pied des haies sur des talus calcaires, coteaux, se trouvent relativement facilement des coquilles blanches très allongées, comme des aiguilles, ne mesurant que 3 à 4 mm de long : l’Aiguillette commune (Cecilioides acicula). Avec cette espèce nous entrons alors dans les mondes mystérieux des mollusques : malgré sa fréquence, peu de choses sont connues sur sa vie (comparées aux connaissances accumulées par exemple sur les libellules ou les oiseaux). L’Aiguillette commune est en effet un escargot évoluant sous terre, fouisseur, aveugle, dépigmenté, se nourrissant sans doute de micro-organisme (moisissures sans doute), et ne vivant probablement que quelques mois.
Une espèce minuscule
Mais, toujours au pied des haies, nous pouvons trouver plus petit encore : le vertigo commun (Vertigo pygmaea). Avec une coquille mesurant 1,5 mm chez l’adulte (exceptionnellement presque 2 mm pour les géants chez cette espèce), on comprend pourquoi ce nom de pygmaea. Cet escargot a la particularité, comme d’autres membres de sa famille, de présenter des excroissances de coquille dans l’ouverte d’où sort l’animal. Ces excroissances forment des lamelles et bosses, communément appelées « dents ». Ces particularités sont très utiles pour le spécialiste qui cherche à déterminer l’espèce, car le nombre de dents et leurs dispositions varient d’une espèce à l’autre.
Deux livres assez accessibles pour ceux qui souhaiteraient en savoir plus sur les mollusques :
Audibert C., Bertrand A., 2015 : Guide des mollusques terrestres : Escargots et limaces. Belin.
Kerney M.P., Cameron, R.A.D., 1999 : Guide des escargots et limaces d’Europe. Delachaux et Niestlé.
Pierre-Olivier Cochard
Photographies :
Pierre-Olivier Cochard
O Gargominy
L . Léonard
L’Atlas de la Biodiversité intercommunale du Grand Auch Cœur de Gascogne
Pour préserver et valoriser la richesse naturelle de l’intercommunalité