Dans notre magnifique territoire, la préservation de l’environnement, les paysages, le patrimoine naturel, constituent une priorité. Plus qu’un inventaire de la biodiversité, l’Atlas de la Biodiversité constitue également un outil de diagnostic, pour intégrer les enjeux biodiversité dans les réflexions et les stratégies d’aménagement du territoire.
Soyons tous acteurs pour sauvegarder la biodiversité. Les observations des citoyens sont essentielles à la connaissance scientifique, elles permettent de collecter de nombreuses données, que les chercheurs ne peuvent pas obtenir seuls.
Qui sont-ils ?
Les serpents d’Occitanie sont tous des prédateurs, s’alimentant de proies variées. Certaines espèces sont spécialisées (la Couleuvre vipérine ou « Aspic d’eau », bien connue des pêcheurs, mange essentiellement des poissons), d’autres au contraire ont un régime alimentaire plus varié (lézards, rongeurs, oisillons, amphibiens, autres serpents).
Sont-ils dangereux?
Le risque d’envenimation vipérine est d’ailleurs extrêmement faible en France métropolitaine et on n’y déplore aucun décès depuis plus de quinze ans. En réalité, le « meilleur ami de l’Homme » qu’est le chien cause bien plus de morts que les vipères (des enfants, essentiellement) mais… c’est quand même, parait-il, « le meilleur ami de l’Homme »… contrairement aux serpents qui, depuis une certaine affaire biblique impliquant une pomme, ne sont plus du tout nos amis ! Dans le Gers, le risque est encore plus faible qu’ailleurs : jadis commune, la Vipère aspic y est devenue extrêmement rare et les observations de ces dix dernières années se comptent sur les doigts d’une main. Mais, même dans les Pyrénées où la Vipère aspic est restée très commune, les morsures sont rarissimes et le dernier décès remonte à … tellement longtemps qu’on a oublié.
Zoom sur..
La Couleuvre verte-et-jaune (Hierophis viridiflavus) est le plus commun des serpents gersois. Cette grande couleuvre (jusqu’à près d’1,50 m à l’âge adulte, 20 cm à la naissance…), en réalité plutôt noire et jaune (mais gris/beige à la naissance !), occupe des milieux très variés et côtoie fréquemment l’Homme. C’est l’espèce impliquée dans la majorité des appels au « SOS serpents ».
Vipère/couleuvre, quelles réelles différences ?
Les vipères sont très facilement identifiables à leur museau anguleux et surtout à leur pupille verticale, identique à celle d’un chat à la lumière. Les couleuvres ont au contraire une pupille parfaitement ronde, comme la nôtre, et un museau arrondi.
Il faut par contre se méfier des autres critères d’identification largement répandus, tels que :
-La taille : s’il est exact que les vipères sont des petits serpents (environ 50 cm, 70-80 cm max.), tout petit serpent n’est pas une vipère. De surcroît, lorsqu’elles sortent de l’œuf, les grandes couleuvres mesurent 20 cm environ et n’atteignent pas 1,50 m du jour au lendemain !
-La coloration : pas de règle en la matière. Qu’il s’agisse de vipères ou de couleuvres beaucoup peuvent être indifféremment brunes, rougeâtres, grisâtres, …
-Le motif en « V » sur la tête ou la « tête triangulaire » : la Vipère aspic (seule vipère présente dans le Gers) ne présente pas toujours un motif en « V » sur la tête et beaucoup de couleuvres présentent ce motif-là ! Quant à la « tête triangulaire », celle de beaucoup de couleuvres est très triangulaire alors que celle de la Vipère aspic l’est parfois fort peu.
-La queue « courte et bien distincte du corps » chez les vipères : vipères ou couleuvres, la queue est toujours dans le prolongement du corps et il est souvent bien difficile de voir où s’arrête le second et où commence la première. Surtout si l’animal est en train de fuir !
|
La plupart des serpents sont aujourd’hui en déclin. La « révolution agricole » des Trente Glorieuses, qui s’est accompagnée de nombreuses mutations paysagères dans le Gers, leur a été très défavorable (suppression des haies, mise en culture des prairies, usage de pesticides,).
Vous pouvez contribuer à leur sauvegarde en abandonnant votre éventuelle ophiophobie (déjà…) et en aménageant dans votre jardin des petits coins tranquilles où vous laisserez s’exprimer la végétation spontanée. Conservez aussi les vieux tas de bois, de pierres, … Autant de lieux de vie et d’alimentation. Et, si vous aimez les chats, aimez-les avec modération, contrôlez les naissances : ce sont de redoutables destructeurs de reptiles.
Enfin, renseignez-vous auprès de sources fiables. En cas de questionnements, contactez les naturalistes spécialisés, travaillant au sein des organismes compétents :
Société Herpétologique de France : http://lashf.org/
Nature en Occitanie, référente régionale de la S.H.F. : http://www.naturemp.org/
Association Nature En Occitanie, contact@natureo.org
Les actions menées par les acteurs locaux
Nature En Occitanie assure le service gratuit « pôle de médiation faune sauvage », destiné à venir en aide aux personnes confrontées à un problème de cohabitation avec des serpents. Le standard est joignable en semaine au 07.81.31.96.70. ou par mail mediationfaune@natureo.org.
Par ailleurs, nous coordonnons l’inventaire permanent des reptiles (et amphibiens !) du Gers, dont les données sont restituées sur le portail « Biodiv’Occitanie ». (https://biodiv-occitanie.fr/)
Gilles Pottier, herpétologiste, Association Nature En Occitanie
L’Atlas de la Biodiversité intercommunale du Grand Auch Cœur de Gascogne
Pour préserver et valoriser la richesse naturelle de l’intercommunalité