Le Lierre,un réel atout pour l’écosystème forestier !

Lierre grimpant (Hedera helix L.)

Un peu de botanique :

Le mot lierre est issu du vieux français « edre »lui-même formé à partir du latin hadeare » : s’attacher et « Helix » : la spirale,est une liane grimpante pouvant atteindre selon les supports 30 mètres de long.

Le lierre fait partie de la famille des Araliacées à développement lianescent.Il a de nombreuses interactions avec la biodiversité.

Deux formes de feuilles

Pour identifier le lierre, rien de plus facile,la feuille la plus connue est la feuille lobée (3 à 5 pointes). La feuille des rameaux (qui font les fleurs et les fruits), a une forme ovale.

La feuille lobée

La feuille des rameaux

Les 3 vies du Lierre

Sa première vie est de ramper au sol afin de trouver un support pour s’agripper. Ce processus peut durer plusieurs années et s’il trouve le support idéal, comme un arbre, un mur ou un pylône électrique… Il commence sa deuxième vie. Puis, dans un mouvement vertical, il va chercher une place au soleil afin de fabrique le plus de fleurs et de fruits.

Le lierre est une plante extraordinaire,c’est une véritable liane, qui s’accroche avec des crampons sur n’importe quel support en sécrétant des substances collantes permettant une fixation très efficace.

Les crampons du lierre

Pourquoi le lierre a-t-il besoin de monter aux arbres ?

Son objectif est de grimper pour trouver la lumière afin de percer la canopée pour se développer, fleurir et fructifier.

Contrairement à de nombreuses idées reçues, le lierre n’étouffe pas l’arbre, il ne touche pas à l’écorce. Ce n’est pas une plante parasite. Il possède ses propres racines qui sont ancrées dans le sol pour se nourrir et assurer sa croissance. Il utilise l’arbre comme support.

Une floraison tardive offrant du nectar pour les butineurs.

Cette liane d’origine tropicale fait tout à l’envers puisqu’elle fleurit à l’automne (plante à floraison inversée). Elle est donc essentielle pour la biodiversité. Grâce à cette floraison tardive, elle offre ses dernières fleurs aux cortèges de pollinisateurs qui apprécieront les ombelles nectarifères (Abeilles, papillons, guêpes, mouches, etc.). Le lierre en automne peut constituer jusqu’à 90 % des ressources alimentaires des abeilles. (Source, revue La Hulotte)

Parmi le cortège de pollinisateurs, une abeille solitaire fait parler d’elle, appelée, la Collette du Lierre, (Colletes hederae). Celle-ci a décalé son cycle de vie pour profiter de cette source de nourriture. Elle va donc se ravitailler exclusivement du nectar et du pollen de la plante pour nourrir sa progéniture.

Un arbre avec du lierre est un véritable hôtel à insectes naturel.

Après les fleurs, il y a les fruits (baies noires qui sont très riche en lipides). Ils arrivent à maturité à la fin de l’hiver (Février et Mars), au moment où c’est la disette pour les oiseaux.

Ceux-ci pourront venir se nourrir de ces baies…

Quels sont les animaux les plus fréquents dans le lierre ?

Enfin grâce à son feuillage persistant, le lierre abrite de nombreuses espèces d’oiseaux, d’insectes ou encore des petits micromammifères qui viennent nicher et se reproduire.

Certains papillons comme le papillon Citron peut y passer l’hiver.

Au printemps de nombreux volatiles élisent domiciles dans le lierre pour faire leurs nids comme le merle noir, le verdier, le pigeon ramier, l’accenteur mouchet, le pinson, l’étourneau sansonnet, et la grive (mauvis, litorne et musicienne) …

Certaines espèces de chauves-souris, comme la Sérotine apprécient ce milieu qui regorge d’insectes.

Le lierre grimpant​ ​ : une plante protectrice

Le lierre avec son feuillage très fourni a un rôle de régulateur thermique contre le gel et la chaleur, il est un atout précieux pour l’arbre …

Le lierre est donc bien plus qu’une simple plante grimpante de nos forêts, il possède énormément d’attraits écologiques.