L'Atlas de la Biodiversité du Grand Auch Coeur de Gascogne
Dans notre magnifique territoire, la préservation de l’environnement, les paysages, le patrimoine naturel, constituent une priorité. Plus qu’un inventaire de la biodiversité, l’Atlas de la Biodiversité constitue également un outil de diagnostic, pour intégrer les enjeux biodiversité dans les réflexions et les stratégies d’aménagement du territoire.
Soyons tous acteurs pour sauvegarder la biodiversité.
Les observations des citoyens sont essentielles à la connaissance scientifique, elles permettent de collecter de nombreuses données, que les chercheurs ne peuvent pas obtenir seuls.
Le Guêpier d’Europe est sans doute l’un des oiseaux les plus colorés de France métropolitaine. Migrateur aux mœurs et alimentation étonnants, il revient chaque année se reproduire dans le Gers, le long des berges des cours d’eau, des talus abrupts terreux ou sablonneux où il y creuse son nid.
Le Guêpier d’Europe est un oiseau migrateur aux couleurs arc-en-ciel, peu commun et protégé.
Où fait-il son nid ?
De retour en mai en France, il niche au fond de galeries (ou terriers) creusées jusqu’à 1 m de profondeur. Pour cela, il choisit des parois meubles des berges abruptes des cours d’eau, parfois des talus ou des falaises terreuses ou sablonneuses plus éloignés de l’eau, mais aussi des fronts de taille de gravières ou de carrières de sables comme dans l’Armagnac. L’important, c’est qu’il ne soit pas dérangé ! Aimant la compagnie, le Guêpier niche habituellement en petites colonies de quelques couples, le plus fréquemment moins de 10. Ses sites de nidification sont souvent instables, soumis à l’érosion, et il n’est pas rare que le Guêpier en change d’une année sur l’autre.
Comment sont élevés les oisillons ?
Après 3 semaines de couvaison qui débute fin mai – début juin, le Guêpier d’Europe élève sa nichée de 4 à 7 jeunes pendant un mois, nourris principalement de gros insectes. Car le Guêpier est avant tout attiré par les hyménoptères, c’est-à-dire les abeilles, guêpes, bourdons, frelons… d’où son nom ! Mais aussi par de nombreux autres insectes, dont les diptères (mouches…), rhopalocères (papillons), coléoptères (hannetons…), odonates (libellules), orthoptères (criquets et sauterelles)…
La famille reste ensemble jusqu’à son départ pour l’Afrique en septembre, pour apprendre les techniques de chasse bien particulières. Le Guêpier attrape ses proies en vol, après les avoir repérées à plusieurs dizaines de mètres de distance, et n’est pas avare de poursuites et acrobaties aériennes en tout genre. Une fois capturées, les proies sont violemment frappées contre une branche afin de les ramollir et éventuellement extraire leur dard et venin. Après consommation, le Guêpier ne tarde pas à régurgiter une pelote contenant les parties indigestes…
Sur quels continents vit-il ?
En Europe, le Guêpier niche dans les pays à climats méditerranéens et continentaux, jusqu’en Belgique, voire ponctuellement jusqu’en Scandinavie. Sa population nicheuse est considérée comme stable. En France, il est présent dans une large moitié Sud du pays, jusqu’en Bourgogne-Franche-Comté, et devient beaucoup plus rare au Nord de la Loire. La population nationale serait comprise entre 15 000 et 30 000 couples (estimation 2009-2012), sans tendance claire. Toutefois, thermophile, c’est-à-dire « aimant le chaud », le Guêpier tend à accroître son aire de répartition vers le nord de la France et de l’Europe. Le Guêpier reste sensible aux dérangements directs, notamment de certains photographes indélicats, mais aussi à la diminution de sa ressource alimentaire liée en partie à l’urbanisation, l’emploi de pesticides et l’uniformisation des paysages, ainsi qu’à l’artificialisation des cours d’eau (endiguement des berges notamment).
Le Guêpier peut consommer 250 abeilles par jour ! Il est tributaire de la disponibilité en insectes, dont la richesse est elle-même liée à la qualité des eaux, de la flore… Il est ainsi un bon indicateur de l’état de nos paysages et de notre environnement.