L'Atlas de la Biodiversité du Grand Auch Coeur de Gascogne
Dans notre magnifique territoire, la préservation de l’environnement, les paysages, le patrimoine naturel, constituent une priorité. Plus qu’un inventaire de la biodiversité, l’Atlas de la Biodiversité constitue également un outil de diagnostic, pour intégrer les enjeux biodiversité dans les réflexions et les stratégies d’aménagement du territoire.
Soyons tous acteurs pour sauvegarder la biodiversité.
Les observations des citoyens sont essentielles à la connaissance scientifique, elles permettent de collecter de nombreuses données, que les chercheurs ne peuvent pas obtenir seuls.
Ce papillon ne porte on ne peut mieux son nom ! Pour qui arrive à l’observer, le dessus de ses ailes d’un orange vif se révèlent principalement dans les prairies plus ou moins marécageuses des vallées du Gers et de l’Arçon.
Biologie et écologie
Comme son nom scientifique le suggère (Lycaena dispar), une certaine disparité existe entre mâles et femelles, qui partagent toutefois la même ornementation au-dessous des ailes, à savoir, bleu ciel pour les postérieures et orange parsemé de taches noires pour les antérieures.
En revanche, le dessus chez la femelle est orange et brun tandis qu’il est uniformément orange cuivre chez le mâle à l’exception d’une virgule noire dans chaque aile antérieure.
La taille des ailes est de l’ordre de 15 à 20 mm, et les effectifs n’étant généralement jamais très abondants, détecter l’espèce n’est pas toujours chose aisée.
Dans nos contrées, plusieurs générations se succèdent. Les premières émergences ont lieu entre la fin avril et la mi-mai, suivies d’une seconde génération d’adultes fin juillet-début août, voire d’une troisième en septembre. La durée de vie d’un adulte n’excède guère une dizaine de jours, le temps d’œuvrer à la reproduction de l’espèce.
Les chenilles se nourrissent d’Oseilles sauvages dans les prairies plus ou moins humides, à proximité des cours d’eau, dans les fonds de vallées, parfois aussi dans certains fossés à la végétation luxuriante. Au préalable, la femelle aura déposé, un par un, plus d’une centaine d’œufs sur les feuilles d’Oseilles, à raison de quelques œufs par plante.
Identification de ses habitats de reproduction
Par ailleurs, les adultes ont grand besoin de plantes riches en nectar au sein de leur biotope ; citons entre autres, la Salicaire ou le Séneçon jacobée.À l’échelle de la communauté d’agglomération du Grand Auch, l’espèce est très localisée, dans les secteurs où les prairies humides de fauches et pâtures de fond de vallée sont encore suffisamment denses et étendues (vallée du Gers à hauteur de Roquelaure et Roquefort par exemple). Plus globalement, c’est une espèce d’affinité atlantique qui se raréfie vers la Méditerranée, et qui dans la plaine ne se trouve qu’à l’ouest de Toulouse.
Menâces : durant les dernières décennies, les surfaces des prairies n’ont eu de cesse de s’étioler, révolution agricole oblige. Au-delà d’être un formidable puits de carbone à l’image d’une forêt, de jouer un rôle d’éponge et de filtre lors d’inondations, les prairies humides abritent une richesse incomparable d’espèces animales et végétales mais les usages d’antan (fauche pour la production de foin, pâtures) pour l’élevage extensif sont révolus ou presque. Aujourd’hui, il est devenu indispensable de maintenir celles qui ont résisté dans le temps. Les populations de bon nombre d’être vivants dont le Cuivré des marais nécessitent que leur milieu de vie soit dupliqué sur le territoire pour éviter l’isolement des populations et à terme leur extinction. Sur ce plan-là, le Cuivré des marais s’en sort un peu mieux que d’autres papillons dans la mesure où les adultes sont capables de parcourir plusieurs kilomètres à la recherche de territoire. Cela a toutefois l’inconvénient de vider « certaines populations » de leurs effectifs, ce que les spécialistes appellent l’effet « puits ».
En tant qu’espèce emblématique des zones humides, le Cuivré des marais est protégé par la loi ce qui a pour objectif de protéger ses milieux de vie et ainsi toute la biodiversité qui y est associée.
À l’échelle locale, plusieurs structures (ADASEA, Conservatoire d’Espaces Naturels, Nature En Occitanie) œuvrent pour sa conservation, à travers des actions d’inventaire, de gestion des prairies avec le monde agricole, de maitrise foncière de parcelles occupées par l’espèce, etc.
* ADASEA 32 : Association de Développement, d’Aménagement et de Services en Environnement et en Agriculture du Gers.
Le Cuivré des marais passe l’hiver à l’abri des feuilles sèches ou des tiges d’Oseilles sous forme de chenilles qui ont la particularité de supporter une immersion de plusieurs semaines, lorsque les prairies s’inondent !