La Pie-grièche écorcheur

Comme les quatre autres espèces de Pie-grièche présentes en France, la Pie-grièche écorcheur est une espèce bio-indicatrice d’un espace rural riche et diversifié. Elle est malheureusement menacée et sa survie dépendante des futures politiques agricoles.

                                  Portrait de la Pie-grièche écorcheur

La Pie-grièche écorcheur est la plus commune des 4 pies-grièches présentes en Occitanie. Elle se reconnaît à son plumage blanc rosé, le brun-roux de son manteau et le gris du haut de sa tête. De la taille d’un petit merle, elle arbore un bandeau noir sur l’œil, à la manière d’un bandit, et possède un bec crochu comme un petit rapace.

       Une migratrice exigeante et fidèle des paysages agro-pastoraux

Espèce migratrice qui hiverne en Afrique subsaharienne, cette Pie-grièche est de retour dans notre département, en mai , pour se reproduire.Elle affectionne particulièrement les espaces agro-pastoraux.Dans ce paysage, elle profite des prairies fauchées ou pâturées pour chasser et trouve refuge dans les fourrés d’arbustes épineux ou les ronciers où elle bâtit son nid.

Elle apprécie également la présence de perchoirs comme des piquets de clôture, arbres isolés ou buissons qui lui servent de poste d’affût. Principalement insectivore, elle se délecte des gros insectes comme les bousiers, hannetons, criquets, grillons, sauterelles… mais aussi guêpes, bourdons… et ne se refuse pas un petit lézard ou oisillon.

                       Un indicateur de la santé de nos campagnes en danger

La Pie-grièche écorcheur est considérée comme une espèce bio-indicatrice, une sentinelle de nos campagnes, en raison de sa sensibilité au milieu environnant et de ses exigences particulières : espace agricole riche et diversifié, avec des haies, des herbages et des proies en abondance. Sa disparition est souvent signe d’un appauvrissement des écosystèmes.

Ces dernières décennies, cette espèce protégée est malheureusement en régression, tant au niveau français qu’au niveau européen. Le Gers n’échappe pas à ce constat. Avec les autres pies-grièches, elle fait d’ailleurs l’objet d’un Plan national d’actions. Plusieurs facteurs expliquent ce déclin:

  • la simplification des paysages ruraux (retournement des prairies au profit des grandes cultures, arasement des haies).
  • la déprise de l’élevage dans les coteaux (enfrichement des pâtures)
  • l’utilisation de pesticides entraînant la diminution de ses ressources alimentaires, sans oublier l’urbanisation qui fragmente ses habitats, les dangers de la migration et les changements climatiques.

Des actions concrètes pour préserver un oiseau emblématique

Plusieurs mesures peuvent être mises en place pour favoriser et préserver cet oiseau emblématique de nos paysages agricoles. Il faut encourager en priorité :

  • La conservation des haies et buissons en bordure de parcelles agricoles ou non.  Mesure primordiale pour la Pie-grièche écorcheur qui s’en sert comme site de nidification et poste d’affût ;
  • Le maintien des éléments du paysage comme les bosquets, talus, fossés… et surtout de zones herbeuses (chemins enherbés, bandes enherbées, prairies, jachères, coin de champs en herbes folles…), qui sont autant de zones refuges de nombreux insectes et petits vertébrés, proies de la Pie-grièche écorcheur. Cette mosaïque est par ailleurs très favorable à toute la biodiversité liée aux espaces agricoles.
La sentinelle masquée de nos campagnes, aujourd’hui menacée

La Délégation Gers de la LPO Occitanie

Crédit photos : ©JFBousquet

CARTOGRAPHIE

Le saviez vous ?

La Pie-grièche écorcheur est connue pour empaler ses proies sur des fils barbelés ou des buissons épineux afin de se constituer un garde-manger, appelé lardoir.
Aller au contenu principal