La Pachyure étrusque,musaraigne de tous les records !

Son nom ne vous dit sans doute rien…la Pachyure étrusque, musaraigne de nos contrées, présente nombre de particularités dont le titre de plus petit mammifère terrestre au monde ! Partons à sa découverte !

Les musaraignes ne sont pas des rongeurs !

Tout comme les taupes ou les hérissons, les musaraignes étaient autrefois regroupées dans l’ordre des « Insectivores », ce qui n’est pas sans poser problème en termes de sémantique. En effet, nombre d’animaux de tous genres ont un régime insectivore depuis les libellules aux hirondelles, en passant par les chauves-souris ou les truites.

Un des caractères communs à ce groupe des mammifères « Insectivores », c’est d’avoir une dentition complète, contrairement aux rongeurs, dépourvus de canines (comme les lapins et lièvres également).

Il y a donc en réalité autant de divergences génétiques entre une souris et une musaraigne qu’entre un être humain et une chauve-souris…

Un régime alimentaire insectivore

À ce stade, tout le monde aura donc bien compris que les musaraignes ne sont pas des rongeurs. Leur régime alimentaire est constitué majoritairement d’invertébrés de toutes sortes, parfois plus gros qu’elles. Elles sont reconnaissables à leur museau allongé garni de longues vibrisses (grandes moustaches sensorielles), des yeux petits et cachés dans la fourrure, et une taille réduite dans notre région (la plus « grosse espèce » ne dépasse pas 25 grammes).

Parmi les 5 espèces de musaraignes que compte l’agglomération du Grand Auch Cœur de Gascogne, la Pachyure étrusque se distingue nettement des autres par sa morphologie. Considérée comme le plus petit mammifère terrestre au monde, son poids oscille entre 1 et 3 grammes ! (même pas le poids d’un demi-sucre) et sa longueur n’excède pas 8 centimètres, queue comprise. Il s’agit ainsi d’une espèce particulièrement discrète et furtive.

Répartition et habitat

D’affinité méditerranéenne, elle ne dépasse guère en France les 600 mètres d’altitude et ne se trouve qu’au sud d’une ligne La Rochelle-Lyon.

Dans le Gers, elle est relativement commune, grâce à une moyenne des températures annuelles assez élevée. Elle semble fréquenter indistinctement les jardins, talus, lisières etc. dès lors qu’elle peut se protéger de conditions trop froides.

Comment observer cet animal ?

C’est là que le bât blesse. Il n’est pas très aisé d’observer cet animal qui se dissimule évidemment facilement dans la végétation. Les rares témoignages (et photos) proviennent à peu près exclusivement d’individus dans des habitations ou à proximité immédiate (jardins, terrasses, garages…). Parfois, il arrive que des individus soient également piégés en tombant dans un seau, un évier ou autre dispositif dont la configuration ne leur permet pas d’en ressortir. Cela est d’autant plus problématique que la Pachyure ne peut subsister plus de quelques heures sans se nourrir. Un des comportements insolites que partage la Pachyure avec d’autres musaraignes, et que l’on peut éventuellement observer avec un peu de chance est le comportement de caravaning. Les jeunes, lorsqu’ils sont aptes à sortir du nid, s’accrochent à la fourrure de l’individu qui le précède avec sa mâchoire, et ainsi de suite jusqu’à la mère.

Aidez nous à récolter des pelotes !

En réalité, le moyen le plus sûr pour les naturalistes de trouver l’espèce est de rechercher ses restes osseux (le crâne en particulier) dans les pelotes de réjection de la Chouette Effraie. N’hésitez donc pas à signaler de tels dépôts pour améliorer les connaissances sur cette espèce, qui selon toute vraisemblance devrait progresser avec le réchauffement climatique.

Pelotes de réjection

 

contact_cl32@natureo.org

biodiversite@grand-auch.fr

 

 

Pour aller plus loin

De plus amples informations sur l’espèce dans notre région sur le site suivant : https://biodiv-occitanie.fr//espece/60237

Les musaraignes sont bien souvent confondues avec des rongeurs (souris, mulots…), pourtant elles s’en distinguent tant par leur morphologie que par leur comportement.

Jean-Michel CATIL (NEO)

Crédit photos :

© Sandra Kaman

© JM Catil

© Eric Gaillard  (LPO Rhône-Alpes)

CARTOGRAPHIE

Le saviez vous ?

Le métabolisme de la Pachyure étrusque bat des records au sein des mammifères. Son cœur, aux dimensions imposantes, pulse 900 à 1400 pulsations par minute !
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