La Cistude d’Europe

Des tortues à l’état sauvage, c’est possible ! La cistude d’Europe est la dernière représentante dans nos contrées de ces animaux qui ont su traverser les millénaires. Pour combien de temps encore ?

Mode de vie

La Cistude d’Europe compte parmi les 3 espèces de tortues indigènes de France métropolitaine (hors tortues marines). D’une taille modeste, elle atteint péniblement 20 cm de long et ne dépasse guère 800 grammes. Elle passe la majeure partie de l’année au sein de milieux aquatiques (étangs, mares, ruisseaux…) et apprécie la présence de supports émergés pour s’exposer au soleil, de fonds vaseux et d’une végétation aquatique abondante. Afin d’y déposer leur ponte, les femelles ont besoin de milieux terrestres non-inondables à végétation basse, en périphérie des zones humides. Espèce carnivore à la fois prédatrice et charognarde, elle consomme des insectes aquatiques, des animaux morts, des vers, mollusques…

À l’échelle de l’ex-Midi-Pyrénées, les populations sont essentiellement concentrées dans le Gers et le nord des Hautes-Pyrénées. Comme tous les reptiles, le fait qu’elle ne régule pas elle-même sa température la contraint à s’exposer au soleil. C’est généralement pendant ces phases de « thermorégulation » qu’il est possible de l’observer. Au sein de l’agglomération du Grand Auch, les principales populations sont localisées dans les vallées de la Baïse et de l’Auloue. Le reste du territoire (nord et est d’Auch) marque la limite de répartition orientale de l’espèce dans le Sud-Ouest de la France.

 

Une espèce menacée

Considérée en danger d’extinction au niveau régional, l’espèce a, durant ces dernières décennies, subi de plein fouet la disparition des zones humides (mares…), et surtout des prairies de fauche, très propices à la ponte.

Tortue Cistude (Emys orbicularis) © Jean-Michel CATIL

Un autre espèce aquatique présente dans le Gers: La tortue de Floride 

Importée en masse en Europe il y a quelques décennies, la Tortue à tempes rouges plus connue sous le nom de Tortue de Floride a été largement relâchée dans les milieux naturels par leurs propriétaires désireux de s’en débarrasser. Même si l’impact sur la Cistude est mal connu, cet acte est formellement interdit par principe de précaution.

Signes distinctifs

A distance, les deux espèces restent facilement confondables. Chez la cistude, de multiples petits points jaunes parcourent la tête, le cou et les pattes, qui chez la Tortue de Floride sont ornées de bandes jaunes. A noter que chez cette dernière, les deux tâches rouges des tempes peuvent être absentes.

Tortue de Floride (Trachemys scripta) ©Laurent Barthe

Pour aller plus loin

Pour aller plus loin :

Intégralement protégée par la loi, la Cistude ne doit pas être manipulée. Il n’est pas rare de la croiser traversant une route. Dans ce cas, laissez là continuer son chemin (en ayant pris soin d’assurer sa sécurité). Elle n’est pas perdue, il s’agit généralement d’un mâle recherchant des partenaires pour la reproduction ou d’une femelle se déplaçant pour pondre.

(Comité local du Gers, 12, rue du 08 mai 32000 Auch)     contact@natureo.org ; www.natureo.org

La Cistude d’Europe, dernière tortue sauvage du Sud-Ouest

Jean-Michel Catil, (Association Nature En Occitanie)

Crédit photo : Bernard Lascurettes,

Jean Michel Catil,Laurent Barthes

 

CARTOGRAPHIE

Le saviez vous ?

Chez les tortues, la température d’incubation des œufs détermine le sexe des individus à naître. Ce phénomène, connu seulement depuis les années 60, s’applique également aux crocodiles et à quelques lézards. Chez la Cistude, la température-seuil se situe aux alentours de 28°c. Une moyenne plus basse avantagera la production de mâles alors qu’une moyenne plus haute profitera aux femelles.
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