Houx et Fragon, des modèles d’adaptation !

Vous avez sûrement eu la chance de les rencontrer lors d’une promenade dans les forêts communales d’Auch ou de Montaut-les-Créneaux ou bien dans la forêt domaniale d’Armagnac à cheval sur les communes de Castillon-Massas et de Castin.

Ils nous sont familiers et font partie intégrante de notre patrimoine naturel. Ils attirent notre œil par leurs couleurs flamboyantes au moment où une grande partie du monde végétal entre en dormance.

Présents dans presque toute la France, vous les retrouverez en sous-bois, en lisière de forêt ou encore au cœur des haies.
Le Houx (Ilex aquifolium L.), est un arbuste au port naturellement buissonnant pouvant atteindre les 10 m. Il a une croissance lente et peut vivre jusqu’à 300 ans. On le reconnaît à son écorce grise et à ses feuilles toujours vertes. Il fleurit en mai-juin et fructifie au début de l’automne.

Houx et Fragon ©Paul MAGNI

Feuilles et fruits de houx ©Paul MAGNI

Le Fragon aussi appelé « petit Houx » (Ruscus aculeatus L. ), est quant à lui, un sous-arbrisseau aux tiges dressées mesurant moins d’1 m. Comme le Houx, il est serpervirent (toujours vert) et porte des baies rouges.

Tous deux sont dioïques, à l’exception de certains pieds de Houx, avec des individus mâles et femelles séparés.
Seuls, les pieds femelles porteront des fruits rouges représentant une source de nourriture non négligeable en période hivernale pour certaines espèces d’oiseaux et un abri pour de nombreux animaux.

Zoom sur leurs feuilles

La particularité du Houx et du Fragon réside dans leurs feuilles.
Celles du Houx sont un modèle d’adaptation.

  • Une durée de vie de 3 ans : Être toujours vert lui permet de vivre en sous-bois en poursuivant sa photosynthèse en hiver lorsque les feuillus laissent passer la lumière.
  • Coriaces et cireuses : Elles le protègent de la chaleur en été en limitant les pertes en eau (évapotranspiration) et du froid en période hivernale.
  • Polymorphes : Elles ont plusieurs formes, allant des feuilles ondulées et hérissées de nombreux piquants (feuilles les plus basses) jusqu’aux feuilles à bord entier à une seule épine terminale. Cette adaptation lui permettrait de se protéger des herbivores.

Feuille de houx ©Coralie MATRE

Houx mâle ©Bernard LASCURETTE

Houx femelle ©Paul MAGNI

Le Fragon lui n’a pas de feuilles !  Il s’agit en fait de rameaux courts et aplatis, appelés « cladodes ». Prenez le temps de les observer, lors d’une promenade et vous pourrez apercevoir un bourgeon floral ou un fruit en son centre. Dans le monde végétal, seules les tiges ou les rameaux peuvent porter fleurs et fruits.

Fragon ©Paul MAGNI

Fragon fleur femelle ©Bernard LASCURETTE

Fragon fleur mâle ©Bernard LASCURETTE

Pour aller plus loin

Le Houx au-delà de la qualité de son bois pour fabriquer des objets du quotidien (canne, manche à outils, …) permettait avec son écorce de concevoir une glu naturelle (autrefois utilisée pour la chasse).

De son côté le Fragon était utilisé pour confectionner des balais, des têtes de hérisson pour le ramonage des cheminées ou était simplement posé sur les paniers à provisions pour dissuader les rongeurs.

Il n’est pas rare de les confondre et pourtant, ce sont bien deux espèces différentes aux particularités étonnantes !

Coralie Matre, Association Botanique Gersoise

CARTOGRAPHIE

Le saviez vous ?

Les druides vénéraient le Houx qui faisait partie des arbres sacrés du calendrier Celtique. Alors que le chêne représente la partie éclairée de l’année, le houx est associé à la partie obscure. Il annonce qu’à partir du solstice d’été, les jours raccourcissent.
Aller au contenu principal