Bellevalia romana, la belle romaine

Bellevalia romana, la Jacinthe romaine fut sans doute décrite d’abord dans les prairies humides italiennes. Elle se complait en sol mouillé, même détrempé et fleurit à l’époque des jacinthes, en avril. Ne la cueillez pas, c’est une espèce protégée au niveau national !
Bellevalia Romana ©P.MAGNI, B.LASCURETTES

Nom scientifique : Bellevalia romana (L.) Sweet, 1826 – Syn. (Hyacinthus romanus (L.)
Nom français : Bellevalia de Rome, Jacinthe romaine, Roman squill en anglais

Plante à bulbe et vivace, la Jacinthe de Rome a des feuilles étroites (env. 10/15 mm) et glauques qui sont plus longues (35/40 cm) que la tige florale (20/ 30 cm) et forment une rosette à la base de la plante. Les fleurs en grappe conique dressée ont des pétales d’un joli blanc et des anthères (sommet des étamines) bleu-violet. Elle est ainsi très facile à reconnaître quand elle est fleurie, c’est-à-dire vers la seconde quinzaine d’Avril.

On peut la trouver dans quelques prairies humides inondables, détrempées, les bords de ruisseaux ou rivières, plus rarement en milieux plus secs. Parfois en très grand nombre dans les stations, mais très localisée et rare.

L’espèce est répandue en Europe méditerranéenne. En ex-Midi-Pyrénées, les populations les plus importantes se trouvent en Haute-Garonne et dans le Gers, mais elle est présente également dans le Tarn et l’Ariège.

Plante abondante localement et pourtant rare !

La Bellevalia fait partie des plantes protégées* au plan national (par arrêté du 20 janvier 1982) car elle est en régression dans ses habitats naturels. En cause, l’artificialisation des sols, labours, drainages, l’urbanisation à tout-va, l’extension des réseaux routiers…  Quelques parcelles isolées au milieu de zones urbaines où subsiste encore la Jacinthe romaine sont souvent avalées par des projets immobiliers.

Bellevalia Romana ©P.MAGNI, B.LASCURETTES

La présence de plusieurs centaines de plantes sur une même prairie peut tromper l’observateur ; les habitats où la Bellevalia se développe sont menacés. Ceci vaut souvent pour d’autres espèces protégées, nombreuses par places mais rares dans l’ensemble. Sa protection au niveau juridique signifie donc l’interdiction de cueillir, d’arracher ou de transporter l’espèce. Ces interdictions ne sont pas applicables à l’exploitation agricole habituelle.

Certaines pépinières commercialisent des cultivars ressemblant à « l’original ».

En revanche, tout observateur de la nature qui découvre une station (une zone où l’espèce est présente) est invité à transmettre l’information — lieu (commune), date et photo si possible pour valider la détermination — à l’Association Botanique Gersoise (contact@assobotanique32.fr) qui établit l’inventaire de la flore du département.

On connaît par exemple quelques belles populations sur les communes de Montégut et Preignan, sur les bords de l’Arçon. Une précaution : ne pénétrez pas dans les prairies si vous devez franchir des clôtures.

Actions de sauvegarde

Dans le Gers, depuis 2012, des actions de conservation, d’inventaire et de suivi sont menées en partenariat avec les agriculteurs. Le Conservatoire Botanique de Pyrénées-Midi-Pyrénées, l’Association Botanique Gersoise et le Conservatoire des Espaces Naturels d’Occitanie. De même des plans de gestion CATZH* menés par l’ADASEA 32*, et des projets de restauration de prairies aidés par l’Agence de l’Eau Adour-Garonne et des actions auprès des collectivités (syndicats de rivières, communautés de communes…) sont mis en œuvre.

Découverte

Les bénévoles de l’Association Botanique Gersoise sont en mesure de proposer des promenades pour vous la faire découvrir. https://assobotanique32.fr

* ADASEA 32 : Association de Développement, d’Aménagement et de Services en Environnement et en Agriculture du Gers.
* CATZH : Cellule d’Assistance Technique aux Zones Humides
* Loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature et Arrêté du 20 janvier 1982

Pour aller plus loin

Espèce liée aux zones humides, la Jacinthe de Rome éblouit l’observateur par son port, ses couleurs bleue et blanche. En Avril, elle fleurit et illumine les prairies humides gersoises. Toutefois, il ne faut pas s’y tromper, c’est une espèce qui a ses plus grandes stations dans le Gers mais qui est rare en France !

Paolo Magni, Association Botanique Gersoise

CARTOGRAPHIE

Le saviez vous ?

Le nom du genre Bellevalia ne fait pas référence à une quelconque belle vallée (quoique…) mais au botaniste français du XVIe siècle, Richer de Belleval, fondateur du Jardin des Plantes de Montpellier.
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