L'Atlas de la Biodiversité du Grand Auch Coeur de Gascogne
Dans notre magnifique territoire, la préservation de l’environnement, les paysages, le patrimoine naturel, constituent une priorité. Plus qu’un inventaire de la biodiversité, l’Atlas de la Biodiversité constitue également un outil de diagnostic, pour intégrer les enjeux biodiversité dans les réflexions et les stratégies d’aménagement du territoire.
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Le silure, espèce nouvellement recensée sur le territoire de Grand Auch !
Jusqu’à présent, ce poisson n’avait pas été observé sur le territoire du Grand Auch Cœur de Gascogne. C’est désormais chose faite. Deux pêcheurs amateurs ont signalé à la fédération de pêche avoir capturé 2 spécimens dans le lac du Baïset sur la commune d’Ordan Larroque.
Origine
Originaire d’Europe de l’Est, le silure n’est pas endémique de nos cours d’eaux français. Il est le plus souvent introduit par l’homme ou peut remonter les rivières (ce qui reste rare, le silure n’étant pas un grand voyageur). Sa présence sur la communauté de commune d’agglomération est donc probablement le fruit d’une intervention humaine, certainement de pêcheurs adeptes de sa pêche.
Son introduction dans un milieu lacustre n’est pas une surprise car ce dernier apprécie fortement les eaux calmes et profondes. Au vu de la configuration du Baïset, il est peu probable que l’espèce s’échappe naturellement du lac, le cours d’eau étant très petit en amont comme en aval du lac.
Reproduction
Les silures se reproduisent lorsque l’eau atteint les 20°C dans des zones dégagées par le mâle sur des racines ou d’autres substrats. L’incubation des œufs se fait sous la garde du mâle. La femelle peut pondre jusqu’à 30 000 œufs par kg de femelle ! Un silure d’une taille raisonnable de 1,50m pèse en moyenne 25kg (soit 750 000 œufs) et les plus gros peuvent peser 130kg (soit 3,9 millions d’œufs) ! Bien évidemment, tous les œufs ne donneront pas un silure à la fin de la période de reproduction.
Un redoutable chasseur
Le silure est un opportuniste, chassant plutôt au crépuscule ou pendant la nuit. Mais il sait s’adapter et si une proie qui l’intéresse passe à proximité en journée, il n’hésitera pas à se jeter dessus. Le silure mange de tout, même des silures plus petits. Il a également été filmé en train de s’attaquer à des pigeons qui venaient tranquillement s’abreuver au bord de l’eau.
Quels impacts écologiques pour nos cours d’eau ?
Sa taille, son poids, son apparition récente et sa capacité à attaquer tout ce qui passe à proximité sont la cause d’une grosse polémique : le silure est-il néfaste pour nos rivières et leur biodiversité ? A l’heure actuelle, il n’existe pas d’études montrant un impact significatif sur les populations piscicoles locales. Ce n’est toutefois pas le cas pour les espèces migratrices. En effet, pour franchir les barrages, les migrateurs (et les autres espèces piscicoles) doivent passer par des passes à poissons constituées d’une succession de bassins de petite taille. Le silure, en plus d’être opportuniste est également très intelligent. Il a compris que ces passes à poisson, passage obligé pour les migrateurs étaient plus étroits que les cours d’eaux. Il n’hésite donc pas à venir y chasser, la nuit, en quête d’un saumon, d’anguilles, de lamproies ou de toute autre espèce de poisson utilisant la passe. Ainsi le franchissement des barrages, qui posait déjà un problème pour les poissons migrateurs, devient encore plus compliqué depuis l’arrivée du silure. Malgré l’impact que le silure peut avoir sur les poissons migrateurs et son image de grand prédateur de nos eaux, le silure n’est pas considéré comme espèce exotique envahissante. Il n’est donc pas obligatoire de le tuer lors de sa capture.
L’action de la fédération de pêche vis-à-vis de ce poisson :
La fédération de pêche du Gers a pris la décision de ne pas participer à l’implantation de l’espèce dans le département, notamment en ne procédant pas à des déversements de cette dernière dans nos eaux. A noter qu’il est strictement interdit pour un particulier de procéder au lâcher d’un poisson quelle que soit son espèce dans le milieu naturel.
Pour aller plus loin
Julien Cucherousset est un chercheur du CNRS qui travaille beaucoup sur le silure. Il a notamment écrit une « review » (revue des connaissances globales sur un sujet spécifique).
Le plus gros silure pêché en France, dont la taille a été homologuée, mesure 1,74m et a été pêché dans le Tarn. Le record mondial est de 2,85m pour un silure pêché en Italie, sur le Pô. Il n’existe qu’une seule espèce de poisson plus grosse présente en France mais malheureusement en fort déclin : l’esturgeon d’Europe qui peut mesurer jusqu’à 3,30m.